Coronavirus : les plus précaires sont les plus vulnérables
Communiqué Union syndicale Solidaires
Muriel
Pénicaud a annoncé, dans la foulée du discours d’Emmanuel Macron, la
prise en charge du chômage partiel et son indemnisation au delà du smic.
Cette mesure est positive et va contribuer à permettre aux personnes de
se préserver sans perdre leur revenu. Mais elle ne concerne pas tout le
monde !
Du fait de la crise qui arrive et de son impact sur l’activité
économique, de nombreuses personnes en situation de précarité vont se
trouver sans emploi et sans paie : travailleurs et travailleuses
intérimaires, vacataires dans la fonction publique,
auto-entrepreneur·euses, intermittents du spectacle…
L’annonce faite de Pénicaud ce matin est donc bien insuffisante.
Après une première phase en novembre dernier, la réforme de l’assurance
chômage devait encore plus réduire l’indemnisation du chômage au 1er
avril. Il aura suffit d’une situation de crise comme celle que nous
traversons aujourd’hui pour se rendre compte que cette réforme est
totalement injustifiée, précisément quand les personnes en situation de
précarité ont le plus besoin d’être soutenues. Ce n’est pas d’un simple
report dont ils et elles ont besoin mais que cette réforme soit
abandonnée. De même que celle des retraites qui va encore aggraver la
situation des chômeurs et chômeuses âgées et des retraité·es qui auront
connu des périodes de chômage.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé un report de la fin de la
trêve hivernale. Là aussi, la mesure est positive mais très loin des
besoins. Au vu des enjeux de la période, il est indispensable de
réquisitionner les logements vides et les appartements loués en AirBnB !
De plus, les personnes les plus fragiles ou isolées que la société a
invisibilisé ou ignore comme les mineur-es isolé-es non accompagné-es,
les réfugié-es, les personnes non sédentaires comme les « gens du
voyage », les personnes addictives à risques et les sans domiciles fixes
doivent faire l’objet d’un suivi sanitaire et de soins encore plus
important. Il faut enfin recruter des éducateurs-trices et personnels
travaillant dans le lien social auprès des personnes les plus précaires.
Avec la période difficile qui s’annonce, nous exigeons des mesures
immédiates qui permettent à tous et toutes les salarié·es quelque soit
leur statut de bénéficier de la même protection contre la crise qui
vient et donc le maintien du salaire pour les intérimaires, vacataires,
salarié-es des sous-traitants…
Plus que jamais, nous exigeons l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage et l’arrêt de celles des retraites !
Paris, le 14 mars 2020