LUNDI 3/02, JOURNEE DE MOBILISATION A LA CULTURE CONTRE LA PRECARITE ET POUR NOS RETRAITES :

Le ministère de la Culture est un ministère qui se signale, depuis des années, par le nombre très important de contractuel-le-s qu’il compte dans son personnel. Ainsi, à peu près la moitié des agent-e-s de ce ministère, soit plus de 7 000 agent-e-s, sont des non-titulaires, avec des situations et des statuts très variés, mais avec beaucoup de précarité, que ce soit par rapport à la durée des contrats, par rapport aux quotités de temps de travail et donc aux salaires, par rapport aux droits sociaux ou par rapport à la possibilité d’évoluer professionnellement.



Après de nombreuses années de lutte, les
organisations syndicales ont pu dans de nombreux cas régler les
situations de précarité les plus graves, limiter les cas de recours
abusifs à des précaires et gagner des améliorations
notables pour les agent-e-s contractuel-le-s, tout en obtenant des
engagements sur les règles d’embauche et de gestion des
contractuel-le-s.

Cela s’est traduit en particulier par
l’instruction ministérielle de juillet 2015 qui prévoyait à la fois une
stabilisation et des garanties pour les agent-e-s contractuel-le-s ayant
de l’ancienneté et un retour
aux règles normales de recours aux contractuel-le-s pour éviter en
principe les abus à l’avenir. De plus, la mise en œuvre du processus de
titularisation dit Sauvadet a permis au ministère de la Culture à des
centaines de contractuel-le-s de devenir titulaires.

Mais ces dispositifs ont vite montré leurs
limites et leurs insuffisances. Le processus Sauvadet a exclu de la
titularisation la quasi-totalité des plus précaires, à savoir les
contractuel-le-s à temps incomplet.
Quand à l’instruction ministérielle, elle ne comportait parfois que des
encouragements et pas d’obligations, ce qui fait que les établissements
ont continué à faire des abus et à recréer de la précarité. Si les
mobilisations du personnel et des organisations
syndicales ont permis dans certains établissements d’obtenir des
passages sur des contrats de vacataires et dans d’autres le passage en
CDI avec des augmentations de quotité horaires de contractuel-le-s à
temps incomplet sur besoins permanents, cela n’a pas
été le cas partout.

Ainsi, des établissements du ministère de
la Culture continuent d’embaucher des précaires sur des CDD de très
courtes durées, de 4 à 6 mois, sur des temps de travail très faible et
donc avec des salaires de misère,
de 450-500 euros par mois, alors que ces agent-e-s sont sur des besoins
permanents et devraient donc être en CDI. Dans le même temps, un peu
partout, le ministère et les établissements ont recours de manière
abusives à des contrats occasionnels ou à des contrats
en attendant l’arrivé hypothétique de fonctionnaires pour créer de la
précarité sur des postes qui devraient en fait être pourvus par des
fonctionnaires. A cela se rajoute les abus de recours à des
auto-entrepreneurs sous-payé-e-s pour des tâches qui devraient
en fait être faites par des agent-e-s du ministère et les abus
d’utilisation des stagiaires ou des services civiques.

Par ailleurs, la loi de transformation de
la fonction publique permet désormais d’élargir encore plus les cas de
recours à des contractuel-le-s, créant ainsi des situations de précarité
supplémentaires et fragilisant
encore plus l’emploi de titulaires. En particulier la possibilité de
recourir à des contrats de projet crée une situation très dangereuse et
il faut donc dire clairement que les conditions pour leur emploi au
ministère de la Culture ne sont pas réunies et
qu’il faut s’opposer fermement à leur utilisation.

Toutes et tous ces agent-e-s précaires
n’ont presque aucune possibilité d’évoluer professionnellement, car il
n’y a plus de processus de titularisation et les concours deviennent
rares avec très peu de postes proposés.
De ce fait, ces agent-e-s vont faire parti-e-s des principales victimes
de la casse de notre système de retraite. En effet, avec le système de
la retraite à point, toutes les années de précarité, avec des salaires
extrêmement bas, mais aussi avec des périodes
de carence entre deux contrats et de chômage souvent non-indemnisé,
vont être prise en compte dans le calcul de leurs retraites, ce qui va
faire baisser de manière importante les montants de celles-ci.

Mais face à cette situation de reculs
sociaux sur la précarité et sur les retraites, les agent-e-s
concerné-e-s se mobilisent et luttent. Au musée du Louvre, à la BPI, à
la BnF, dans différents établissements, les
agent-e-s précaires sont en grève et mobilisé-e-s aux côtés des autres
agent-e-s pour défendre le système de retraites par répartition.

A la BPI les agent-e-s précaires ont aussi
créé un collectif pour réclamer une vraie amélioration de leur
situation, à commencer par leur stabilisation et la fin du système
abusif des contrats de 6 mois sans réembauche
qui leur est imposé.

Cette mobilisation contre la précarité et
pour les retraites se retrouve aussi dans les musées de la Ville de
Paris, car malheureusement les abus autour de la précarité se retrouvent
dans tous les musées.

Ces précaires se sont organisé-e-s et se sont réuni-e-s en Assemblée Générale des précaires de la Culture le 27 janvier dernier. L’intersyndicale CGT-FSU-SUD-UNSA du ministère de la Culture soutien cette mobilisation et l’appel qui en est issu. Nous partageons et soutenons leurs revendications. A leurs côtés, nous réclamons :

-La stabilisation immédiate des
contractuel-le-s à temps incomplet qui sont sur des besoins permanents,
puis leur passage en CDI et l’augmentation de leurs quotités horaires.

-L’arrêt des recours abusifs à des CDD courts, à de faux occasionnels, à auto-entrepreneuriat.

-L’engagement qu’il n’y aura aucun recours
au sein du ministère de la Culture aux nouvelles formes de précarité, à
commencer par les contrats de projets.

-Des augmentations de salaires pour les précaires comme pour les titulaires.

-Une ouverture régulière de concours et de
recrutements directs, avec de vrais volets internes comportant un
nombre de postes suffisants pour permettre une sortie de la précarité,
en particulier au début de la catégorie
C.

-Un vrai plan de titularisation des précaires.

-L’égalité des droits et l’accès de toutes
et tous les agent-e-s précaires aux congés payés, à la formation, aux
congés maladies, aux remboursements des transports etc…

-Le retrait du projet de casse des retraites et l’amélioration du système de retraite par répartition.

Afin de porter ces revendications, l’intersyndicale CGT-FSU-SUD-UNSA du ministère de la Culture appelle l’ensemble du personnel du ministère, titulaires, contractuel-le-s en CDI, précaires à faire du LUNDI 3 FEVRIER une journée de grève et d’actions contre la précarité et pour la défense de nos retraites.

A Paris, l’intersyndicale CGT-FSU-SUD-UNSA appelle à participer le plus massivement possibles à 3 rendez-vous :

  • De 9h à 11h30 au rassemblement des précaires des musées de la Ville de Paris, aux côtés des syndicats de la Ville de Paris,
    devant l’Hôtel de Ville central, métro Hôtel de Ville lignes 1 et 11.
  • A 12h au rassemblement contre la précarité à la Bibliothèque Publique d’Information,
    devant la BPI, place Igor Stravinsky, à côté de la fontaine de Niki de Saint-Phalle, métro Châtelet-les-Halles.

  • De 17h à 18h30 à une marche lumineuse, festive et visuel de toute la Culture, public comme privé, au
    Palais-Royal, colonnes de Buren, pour défendre nos retraites. Ramenez vos lampes, vos banderoles, vos pancartes.