Pour nos retraites, nos emplois et nos salaires, Tous et toutes en grève et en manifestation du 9 janvier au 11 janvier 2020

Intersyndicale du ministère de la Culture

Après
un mois de lutte et de grèves, de manifestations et d’actions, après un
mois de grève reconductible dans le rail, à la RATP, dans certains
établissements de la Culture, dans l’éducation, le gouvernement
s’obstine toujours et tente, par différentes manœuvres, demi-mensonges
et coup de force d’imposer son projet de casse des retraites.



Mais
cette contre-réforme est toujours aussi inacceptable maintenant qu’elle
l’était le 5 décembre. Les régressions sociales qu’elle prétend imposer
sont toujours aussi graves :

  • Le montant des pensions de retraite sera calculé sur toute la carrière et plus sur les meilleures années ou mois de salaire. Tout le monde sera perdant et verra sa pension baisser car les mauvaises années compteront (stages, temps partiel, chômage…).
  • Un âge (pivot ou âge à taux plein) en dessous duquel l’on subirait une décote (un malus), ce qui effacerait mécaniquement l’âge légal de départ. Tout le monde va être obligé de travailler plus longtemps et/ou perdra ! C’est ce qu’ils appellent le « libre choix » mais avec un couteau sous la gorge : soit partir plus tard, soit subir un malus de 5% par année manquante ! L’âge « d’équilibre » fixé à 64 ans en 2027 s’imposera à l’ensemble de celles et ceux encore au travail, qu’ils et elles soient nés avant ou après 1975.
  • Un minimum de pension à 85% du SMIC (1000 euros brut) comme avancée sociale ? Ce montant reste sous le seuil de pauvreté et ne sera attribué que pour une carrière complète très longue. L’injustice pour les plus précaires et pour les femmes en particulier reste donc de fait la règle. De plus, ce minimum existait déjà dans la loi de 2003 sans jamais avoir être appliqué !
  • La part du PIB dévolue aux pensions de retraites ne pourra dépasser 13,8%, alors même que le nombre de retraités va augmenter, ce qui va entrainer mécaniquement une baisse des pensions.

Tout
le monde sera touché, que les gens soient nés avant ou après 1975 et
tout le monde verra le montant de sa retraite baissé, parfois fortement.
Le but de tout cela étant d’obliger ceux et celles qui en ont les
moyens de cotiser à des fonds de pension, comme ceux gérés par le
désormais fameux BlackRock, pour passer d’un système solidaire de
retraite par répartition à un système inégalitaire de retraite par
capitalisation.

Il
est pourtant possible de financer un système de retraite par
répartition plus juste ! Cela suppose un autre partage des richesses en
faveur de ceux et celles qui les créent, les travailleurs/ses. En effet,
le gouvernement oublie de mentionner que :

> Les retraites, c’est 330 milliards en 2018

> Le soi-disant déficit du système des retraites est de 3 milliards d’euros en 2018

> Le travail dissimulé + les non cotisation des gros employeurs à l’URSSAF = 24 milliards/an

> Le CICE, c’est 37 milliards par an donnés sans contrepartie aux grandes entreprises

> Le CAC 40 c’est 80 milliards de bénéfice par an dont 54 milliards pour les actionnaires

>
Le total de nos cotisations salariales, c’est 400 milliards. Baisser le
chômage de 1%, c’est 4 milliards de cotisations en plus.

>
Aujourd’hui, sur l’ensemble des cotisations, celles des salariés
représentent 40% et celles des employeurs 60%. Il y a 15 ans, c’était
30% et 70%. 100 milliards de plus pour les patrons et 100 milliards de
moins pour nous !

> Exiger l’égalité de salaire femmes/hommes, c’est 4 milliards de cotisations en plus !

Nous
avons donc toutes les bonnes raisons de continuer à nous battre contre
ce projet de destruction de nos retraites et de défendre nos
revendications : âge légal de départ à 60 ans à
taux plein après 37,5 ans de cotisations et un taux de remplacement à
75 % pour une carrière complète ; maintien du calcul sur la base des 6
derniers mois de traitement pour les fonctionnaires et sur les 10
meilleures années au lieu des 25 meilleures années pour les salarié·es
du régime général, ainsi que pour les contractuel·les de droit public ;
maintien de tous les régimes spéciaux et des pensions civiles ; minimum
retraite au moins égal au SMIC.

De
plus, le ministère de la Culture continue de subir les conséquences
désastreuses de la politique gouvernementale de mise à mal des services
publics Action Publique 2022, qui prévoit entre autre : le recours
systématique aux contractuel·les notamment sous « contrat de projet » à
durée déterminée pouvant être rompu à tout moment ; la mise en place
d’un plan de départ volontaire ouvert aux titulaires et contractuel·les ;
la généralisation de la rémunération individualisée prétendument fondée
sur le « mérite » ; la suppression des compétences des Commissions
Administratives Paritaires (CAP) en matière de mutation et de promotion
sans égalité de traitement.

A
cela se rajoute des réorganisations mettant en cause les collectifs de
travail, des modes de management agressifs, de la précarité, des
salaires toujours trop bas, un point d’indice gelé, un plan de
rattrapage indemnitaire insuffisant et des carrières bloquées.

Au
ministère de la Culture, cela se traduit par le Plan de Transformation
Ministériel, qui prévoit : 800 suppressions d’emplois au minimum d’ici
2022, dont 300 en administration centrale ; la déconcentration de
dispositifs gérés par les services d’administration centrale vers les
Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) et établissements
publics sans mesure d’impact sur le travail ni sur les moyens
nécessaires ; l’ultra-centralisation des « fonctions support » au
Secrétariat général, l’affaiblissement des directions métiers ;  le
transfert aux établissements publics de tous les actes de gestion de
paye et de carrière ;  le projet de liquidation du statut de Service à
Compétence Nationale (SCN) dont sont notamment dotés les 17 musées
nationaux, les Manufactures et les Archives Nationales.

Face à cela, il faut augmenter notre niveau de mobilisation et d’actions pour le retrait du projet de réforme des retraites, défendre nos emplois, nos carrières et nos salaires. C’est pourquoi l’intersyndicale CGT-FSU-SUD-UNSA du ministère de la Culture, dans le cadre de l’appel intersyndical interprofessionnel, appelle à :

Faire grève et à manifester le JEUDI 9/01

À Paris, un rassemblement Culture intersyndical et interprofessionnel aura lieu à 12h30 aux Archives Nationales (60 rue des Franc-Bourgeois – métro ligne 1 arrêt Saint Paul ou Hôtel de Ville) pour un départ à 13h vers la manifestation place de la République

Faire grève et des actions le VENDREDI 10/01

À Paris, un rassemblement aura lieu à 12h aux Colonnes de Buren

Faire grève et à manifester le SAMEDI 11/01

À Paris, la manifestation partira à 13h30 de la place de la Nation. Le lieu du rassemblement du cortège Culture intersyndical sera communiqué ultérieurement