Plate-forme interprofessionnelle

0.1 La présente plate-forme revendicative se propose
d’énumérer les différentes revendications interprofessionnelles
que notre syndicat porte.

0.2 Ces revendications sont celles-là même qui,
depuis la création de notre syndicat, ont guidé notre
engagement quotidien – que ce soit à travers notre action
au niveau professionnel ou interprofessionnel, notre engagement au
sein de l’Union syndicale G10 Solidaires, notre implication dans
le mouvement social.

0.3 Cette plate-forme se veut un document de synthèse,
le plus exhaustif possible. A ce titre, il ne saurait être
question de développer à nouveau dans le présent
document les différents argumentaires, parfois longs et complexes,
qui nous ont permis (soit directement, soit à travers l’Union
syndicale G10 Solidaires) d’aboutir collectivement à la pertinence
et à la faisabilité de ces revendications.

:: En matière
d’emploi

1.1 Dans notre société, l’exclusion de l’emploi constitue
une exclusion sociale déterminante. Le mode de fonctionnement
actuel du capitalisme fait, plus que jamais, des salariés
une simple variable d’ajustement. Même les entreprises qui
font des profits licencient leurs salariés pour accroître
toujours plus les profits de leurs actionnaires.

Dans ce contexte, la précarité est en train de devenir
la norme d’emploi. Partout on assiste au développement des
mêmes pratiques : recours à l’intérim et à la
sous-traitance, temps partiel imposé, pressions managériales,
etc. Face à un tel constat SUD Culture entend lutter pour
le droit à un emploi stable et à un revenu décent
pour toutes et tous.

A ce titre, elle se bat plus précisément :

1.2.1 – Pour le plein emploi et une véritable réduction
massive du temps de travail, sans flexibilité, avec obligation
de création des emplois correspondants et maintien des salaires
;

1.2.2 – Pour le rétablissement du contrat à durée
indéterminée (CDI)
comme norme d’emploi et le
droit pour tous à un emploi stable, à temps complet
et correctement rémunéré ;

1.2.3 – Pour l’accès des salariés, à secteurs
et activités similaires,
aux statuts et conventions
collectives offrant les meilleures garanties ;

1.2.4 – Pour la progression du pouvoir d’achat à travers
l’augmentation, de manière significative, des minima sociaux,
des revenus sociaux et des salaires (avec priorité pour les
plus bas d’entre eux) dans le sens d’une réduction des écarts
salariaux ;

1.2.5 – Pour une revalorisation des carrières et le
droit à la promotion ;

1.2.6 – Pour l’égalité professionnelle et salariale entre
les hommes et les femmes ;

1.2.7 – Pour l’amélioration des qualifications et
des conditions de travail ;

1.2.8 – Pour le droit pour tout salarié(e), tout au
long de sa vie, à pouvoir bénéficier de réelles
possibilités de formation sur son temps de travail ;

1.2.9 – Pour l’instauration d’un statut du salarié garantissant,
même dans les périodes de hors emploi, la continuité de
son revenu, de ses droits sociaux et d’accès à la formation
;

1.2.10 – Pour une nouvelle définition du licenciement économique et
l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des
profits ;

1.2.11 – Pour le renforcement dans le code du travail des droits
du salarié
en matière de contrôle et de
possibilité de veto ;

1.2.12 – Pour le renforcement de la législation encadrant
les obligations
des employeurs en termes de sécurité et
de conditions de travail ainsi que l’élargissement du champ
d’intervention de l’inspection du travail ;

1.2.13 – Pour rendre les entreprises et administrations donneuses
d’ordre
responsables des politiques sociales de leurs sous-traitants
;

1.2.14 etc.

 

:: En matière
de protection sociale et de retraites.

2.1 La santé et la protection sociale doivent réellement
(re)devenir les instruments d’une solidarité sociale réelle
– dans leurs financements et dans leurs prestations. Pour cela, il
convient de rompre radicalement avec les politiques actuelles en
la matière qui sont, comme dans de nombreux autres domaines,
de plus en plus inféodées aux seules volontés
du patronat et aux projets portés par le Medef. A ce titre,
SUD Culture se bat plus précisément :

2.2.1 – Pour l’abandon de la politique actuelle visant à diminuer
la participation des entreprises au financement de la protection
sociale (exonérations de charges patronales, cotisations patronales
et pénalités non recouvrés, blocage des salaires…)
;

2.2.2 – Pour la reconnaissance, par le biais des budgets publics
et sociaux,
de droits économiques et sociaux fondamentaux
: droit au revenu, droit au logement, droit aux transports, droit à la
santé, à l’éducation, à la culture… ;

2.2.3 – Pour agir sur les profits privés de tous
ceux qui font fortune sur la maladie des gens (industries pharmaceutiques,
cliniques privées à but lucratif, assurances…)
;

2.2.4 – Pour l’instauration d’un régime universel de l’assurance
maladie
de haut niveau, répondant aux besoins de la
population, allant vers la gratuité totale des soins,

2.2.5 – Pour la démocratisation de la gestion et de l’accès
aux prestations
de la sécurité sociale, la simplification
de son fonctionnement ;

2.2.6 – Pour des réparations justes couvrant l’intégralité des
préjudices subis
par les salariés victimes d’accidents
du travail ou de maladies professionnelles ;

2.2.7 – Pour une indemnisation du chômage couvrant tous
les chômeurs
et sans dégressivité et la
suppression du Plan d’aide au retour à l’emploi (PARE) ;

2.2.8 – Pour le maintien et l’amélioration du régime spécifique
d’indemnisation du chômage des salariés intermittents
du spectacle ;

2.2.9 – Pour l’élargissement des minima sociaux, notamment
aux jeunes dès leur majorité ou leur émancipation
;

2.2.10 – Pour l’ouverture d’une réflexion visant à la
mise en œuvre de mesures permettant l’autonomie de la jeunesse
et la création d’un salaire socialisé pour toutes et
tous ;

2.2.11 – Pour le maintien du principe de répartition dans
le financement des retraites ; le retour aux 37,5 annuités
dans le privé pour pouvoir bénéficier, comme
dans le public, d’une retraite à taux plein ; l’amélioration
du niveau actuel des retraites par rapport aux salaires ; le retour à la
prise en compte des dix meilleures années dans le calcul de
celle-ci ; l’extension du droit à la retraite anticipée à taux
plein pour les populations de travailleurs exposés aux conditions
de travail les plus dures… ;

2.2.12 etc.

:: En matière de
politique publique

3.1 L’action publique, à travers l’accès égalitaire à certains
droits qu’elle doit permettre sur l’ensemble du territoire à tous
les citoyens, constitue un élément fondamental dans
toute perspective de réduction des inégalités.

Aujourd’hui, les choix budgétaires gouvernementaux traduisent
clairement la volonté de désengagement de l’État
en la matière. En privant les administrations publiques et
les services publics des moyens financiers, humains et matériels
indispensables à leur bon fonctionnement, en livrant des pans
entiers de ceux-ci au secteur privé, l’État alimente
la paupérisation et l’exclusion de franges de plus en plus
importantes de la société – fragilisant d’autant la
cohésion sociale. Face à cette dérive libérale,
SUD Culture se bat, au-delà de la légitime défense
des salariés concernés et de leurs statuts menacés,
plus précisément :

3.2.1 – Pour que l’État joue son rôle de garant
de l’intérêt général
et de régulateur
en faisant contrepoids au marché et en assurant une plus
juste répartition des richesses ;

3.2.2 – Pour une fiscalité plus juste visant d’une
part à baisser
la taxation des revenus du travail
et des consommations de première nécessité et,
d’autre part, à augmenter la taxation des revenus financiers
et des gros patrimoines ;

3.2.3 – Pour une politique de dépenses publiques basée
s
ur leur utilité collective, sociale et économique
;

3.2.4 – Pour l’extension du champ d’intervention publique à d’autres
domaines afin de mieux répondre aux besoins croissants et
diversifiés de la population ;

3.2.5 – Pour le recrutement massif de personnels qualifiés
et sous statut
pour, notamment, permettre l’application d’une
véritable réduction du temps de travail et compenser
les départs en retraites dans ces différents services
;

3.2.6 – Pour dénoncer et s’opposer aux mesures gouvernementales et
aux directives émanant des principales institutions internationales
et Européennes qui visent à déréglementer
et libéraliser les services publics ;

3.2.7 – Pour la mise en œuvre de mesures aptes à mieux
répondre
aux exigences légitimes de transparence,
de citoyenneté, d’efficacité, d’égalité… que
les services publics sont trop souvent loin de satisfaire ;

3.2.8 – Pour une autre conception de la décentralisation qui
puisse réellement permettre la mise en œuvre de services
de proximité au service des citoyens ;

3.2.9 – Pour le développement d’initiatives, regroupant usagers,
citoyens et salariés des services publics, visant à développer
la réflexion, l’élaboration de propositions et la construction
de mobilisations sur toutes ces questions ;

3.2.10 Etc.

:: En matière
d’égalité des droits

4.1- SUD Culture réaffirme ses exigences en matière
de libertés syndicales
, politiques et publiques. L’égalité des
droits fait partie de nos valeurs fondamentales – d’où notre
engagement dans toutes les luttes contre les discriminations et
les exclusions.

Notre implication dans ces combats ne relève pas d’un supplément
d’âme, mais bien de la nature même de notre projet syndical
de transformation sociale et de lutte contre les différents
aspects du libéralisme. Dans une société aujourd’hui
gangrenée par la "Pensée uniqu"², la
tentation du "tout sécuritaire", les fausses vérités
et autres lieux communs véhiculées par l’extrême
droite… cet engagement s’avère primordial. A ce titre,
SUD Culture se bat plus précisément :

4.2.1 – Pour imposer des mesures concrètes contre toutes
les formes de discrimination
, qui frappent notamment les femmes,
les immigrés, les jeunes (plus particulièrement ceux
issus des milieux défavorisés), les handicapés,
les minorités… ;

4.2.2 – Pour mettre fin à l’oppression spécifique
que peuvent subir les femmes
dans tous les domaines de leur
vie (économique, familial, sexuel…) ;

4.2.3 – Pour l’accès à un logement décent pour
toutes et tous grâce à la création de logements
pour les ménages à faibles revenus, l’application de
la loi de réquisition, l’arrêt des expulsions locatives,
de la fermeture des foyers d’hébergement et de la vente du
patrimoine public… ;

4.2.4 – Pour l’abrogation des lois anti-immigrés, la
régularisation de tous les sans-papiers, la fermeture des
centres de rétention, l’abrogation de la double peine, le
rétablissement de la carte de séjour de dix ans… ;

4.2.5 – Pour le droit d’asile, la liberté de circulation
et d’installation des personnes,
le droit de vote pour les
immigrés et la suppression des conditions de nationalité qui
persistent dans de nombreux droits et emplois ;

4.2.6 – Pour une autre politique économique et sociale apte à assurer
un réel développement au sein des DOM-TOM ;

4.2.7 – Pour la défense et l’extension des libertés
publiques et du contrôle citoyen
, le droit d’expression,
de grève et de manifestation… ;

4.2.8 – Pour le renforcement du droit syndical et l’accès à la
formation syndicale, économique et ouvrière rémunérée
pour tous les salarié(e)s ;

4.2.9 – Pour l’abrogation du décret de 1966 (qui fixe
la liste des syndicats considérés comme représentatifs)
et de la Loi Perben (qui définit la présomption de
représentativité dans la Fonction publique) et pour
la liberté de présentation aux élections professionnelles
de tout syndicat légalement constitué (l’élection
devant être le critère déterminant de la représentativité)
;

4.2.10 – Pour organiser la solidarité et la convergence
entre les secteurs en lutte ;

4.2.11 – Pour dénoncer les tentatives de plus en plus
récurrentes visant à criminaliser certaines initiatives
et acteurs du mouvement social ;

4.2.12 – Pour l’abandon de toutes les poursuites à l’encontre
des précaires
(sans-papiers, amendes de transport, saisies,
expulsions..) ;

4.2.13 – Pour éradiquer le racisme, la xénophobie,
l’homophobie…
et toutes formes de harcèlement moral
ou sexuel dans l’entreprise et dans la société ;

4.2.14 -etc.

:: En matière
internationale

5.1 Face à la marchandisation en cours de l’ensemble de
la planète,
de toutes les activités humaines
et de toutes les ressources humaines, il s’agit de réaffirmer,
dans tous les domaines, que c’est l’économie qui doit être
au service de l’humanité, et non l’inverse. Alors que jamais
les richesses globales n’ont été aussi importantes
et que les évolutions techniques et technologiques devraient
servir à améliorer le sort de l’humanité entière,
les inégalités ne cessent de s’accentuer entre les
pays et au sein de chacun d’entre eux.

SUD Culture entend être porteur d’un syndicalisme impliqué dans
les réalités d’un monde actuel
source de nombreuses
injustices où une grande majorité de la population
voit ses besoins élémentaires mal ou non satisfaits.
Il s’agit d’œuvrer à la constitution d’un front d’opposition
associant, au Nord comme au Sud, toutes les structures, syndicales
ou non, et les citoyens qui refusent la situation actuelle. A ce
titre SUD Culture se bat plus précisément :

5.2.1 – Pour que les salariés et l’ensemble des citoyens
puissent disposer de réels droits démocratiques
et
de moyens de contrôle des décisions concernant la
gestion du monde – le G8, l’Organisation mondiale du commerce (OMC),
le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation de
Coopération et de Développement Économique
(OCDE)… n’ayant aucune légitimité à vouloir
co-décider du sort de l’ensemble des habitants de la planète
;

5.2.2 – Pour que l’Union européenne se dote d’une véritable
charte des droits fondamentaux,
au contenu radicalement différent
de celle adoptée à Nice en décembre 2000,
garantissant effectivement les droits économiques et sociaux
pour toutes et tous ;

5.2.3 – Pour le renforcement des réglementations sociales,
sanitaires et environnementales
existantes et l’émergence
d’une autre économie au service de l’être humain,
respectueuse de l’environnement, favorisant le développement
des activités et des productions socialement et écologiquement
utiles ;

5.2.4 – Pour le renforcement des pouvoirs de l’Organisation internationale
du travail
(OIT), notamment par l’instauration de pouvoirs
de sanction ;

5.2.5 – Pour une modification des relations économiques
internationales
, plus particulièrement entre les pays
riches et les pays pauvres, en rupture radicale avec celles actuellement
menées par le Fonds monétaire international, la Banque
mondiale et les pays développés ;

5.2.6 – Pour l’instauration d’une taxation des transactions monétaires (Taxe
Tobin), première étape dans la limitation au niveau
planétaire des spéculations financières ;

5.2.7 – Pour la suppression des zones et territoires sans lois
et des paradis fiscaux ;

5.2.8 – Pour l’annulation de la dette privée et publique
des pays en développement ;

5.2.9 – Pour la mise en place d’organismes internationaux compétents
et en mesure de contrôler le respect de la Déclaration
des Droits de l’Homme de 1948 dans chaque pays, dans tous les textes,
conventions, chartes… ;

5.2.10 – Pour dénoncer toutes les formes d’oppression à travers
le monde et demander l’abolition de la peine de mort ;

5.2.11 – Pour les droits des peuples à l’autodétermination
et leurs combats pour l’émancipation ;

5.2.12 etc.