CHARTE DE L’ADHÉRENT-E DE SUD CULTURE SOLIDAIRES

Le principe et le contenu d’une charte de l’adhérent-e ont été adoptés lors du 2e Congrès de SUD
Culture Solidaires, en 2002. La présente version a été actualisée à l’issue du 4e congrès de
mars 2009. Elle a pour objectif de donner quelques-uns des principes essentiels que nous nous
sommes donnés collectivement – notamment à travers nos statuts et textes d’orientation.

Diffusée à l’ensemble des adhérent-e-s, elle est systématiquement adressée lors de toute nouvelle
demande d’adhésion avec les statuts du syndicat.

Cette charte stipule que le/la salarié-e qui décide d’adhérer à SUD Culture Solidaires doit se
reconnaître – ou ne pas être en opposition – avec les positions affichées, défendues collectivement
par le syndicat. Pour cela, il/elle doit en connaître très rapidement les bases, afin d’adhérer en toute
connaissance de cause.

La charte de l’adhérent-e permet ainsi à chacun-e d’avoir un minimum d’éléments de
compréhension de SUD Culture Solidaires et de l’Union syndicale Solidaires.

L’adhérent-e est la base même du syndicat
Décider d’adhérer est le résultat d’un choix individuel

Cette décision implique un certain nombre d’obligations de la part du syndicat envers l’adhérent-e –
principalement des obligations de défense, de formation, d’information et de consultation.

L’adhérent-e peut décider, ou non, de militer au sein du syndicat.

L’adhérent-e peut décider, ou non, selon les modalités prévues par les statuts et le règlement
intérieur du syndicat, d’assumer des responsabilités au sein de celui-ci.

Militer et assumer des responsabilités implique pour l’adhérent-e un certain nombre d’obligations
(information et consultation des adhérent-e-s et des salarié-e-s qu’il/elle représente, participation
régulière aux instances pour lesquelles il/elle est mandatée et aux instances internes du syndicat,
engagement de ne pas utiliser la structure syndicale au service d’une structure politique).

Conformément à ses statuts, SUD Culture Solidaires poursuit l’objectif de construction d’un
syndicalisme :

 de transformation sociale dans la perspective de la construction d’une société autogestionnaire et
égalitaire, anti-capitaliste et anti-totalitaire, qui repose sur le principe de la démocratie directe ;

 indépendant de l’État, du patronat et de tout groupe politique, philosophique ou religieux ;

 pluraliste, c’est-à-dire acceptant en son sein la pluralité des opinions, hors l’affichage et la
diffusion d’opinions sexistes, xénophobes ou racistes, et reconnaissant à tous-tes le droit d’opinion
sur la base du respect des mandats syndicaux ;

 fédéraliste, c’est-à-dire accordant une large autonomie aux sections, aux structures locales dans la
prise de décisions, sur la base du respect des orientations collectives arrêtées en Congrès et en
Conseil des sections ;

 féministe, dans le sens qu’il lutte pour l’égalité, tant professionnelle et sociale que citoyenne, entre
les femmes et les hommes. Il se donne aussi pour objectif d’atteindre la parité dans toutes ses
structures internes et dans sa représentation face à l’employeur ;

 reposant sur la mobilisation, l’action et la négociation, et cherchant dans la lutte à réaliser l’unité
la plus large des citoyen-ne-s et la démocratie directe dans son fonctionnement et dans les luttes ;

 ayant une vision interprofessionnelle et refusant de se réfugier dans des intérêts catégoriels et
corporatistes ;

 faisant de la lutte contre la précarité, les exclusions, les inégalités, les discriminations une priorité
et à ce titre, partenaire des structures citoyennes impliquées dans ces mêmes combats ;

 cherchant à développer une stratégie et une pratique syndicale permettant aux salarié-e-s de mieux
faire le lien entre ce qu’ils/elles vivent au quotidien sur leur lieu de travail et une mondialisation
capitaliste libérale et financière en marche d’un bout à l’autre de la planète ;

 oeuvrant pour l’émancipation des individus, afin qu’ils puissent penser et agir sur leur
environnement de travail et être acteurs de leur vie.

Pour tout-e adhérent-e, adhérer à SUD Culture Solidaires c’est :

 adhérer aux statuts, chartes, règlement intérieur et orientations du syndicat, qui lui sont transmis
avant son adhésion ;

 acquitter sa cotisation ;

 se reconnaître – ou ne pas être en opposition – avec les positions affichées, défendues
collectivement par le syndicat, à savoir :

Sur la base d’études, travaux, réflexions… – en particulier dans le cadre de l’Union syndicale
Solidaires – visant à la mise en place d’une autre politique économique et sociale, une juste
répartition des richesses et des revenus et une égalité des droits, nous revendiquons (entre
autres) :


 l’arrêt de la précarité et de la flexibilité comme norme d’emploi et le droit pour tous à un emploi
stable et correctement rémunéré ;

 la réduction massive du temps de travail avec création d’emplois correspondants, sans perte de
salaire, sans flexibilité ;

 la mise en place d’un nouveau statut du salariat, assumé financièrement par le patronat en tant
qu’entité collective, garantissant la continuité d’emploi, de rémunération, de droits sociaux, de
qualification, de formation et de carrière ;

 l’harmonisation des différents régimes de retraite, avec le maintien du principe de répartition et le
retour du droit à une retraite pleine et entière à 60 ans maximum (sur la base de 37,5 annuités au
maximum) pour toutes et tous et dès 55 ans pour les travaux pénibles ainsi que le maintien de tous
autres acquis liés aux régimes spécifiques ;

 la création d’un revenu universel garanti et l’élargissement des minima sociaux, notamment aux
jeunes dès leur majorité ou leur émancipation ;

 l’amélioration des conditions de vie à travers l’augmentation, de manière significative, des minima
sociaux, des revenus sociaux et des salaires (avec priorité pour les plus bas d’entre eux), dans le
sens d’une réduction des écarts sociaux. La reconnaissance de droits économiques et sociaux
fondamentaux : droit au revenu, au logement, aux transports, à la santé, à l’éducation, à la
culture… ;

 l’instauration d’un régime universel de l’assurance maladie de haut niveau basé sur la solidarité,
avec la gratuité totale des soins et allant vers la prise en compte d’une couverture plus large en cas
d’invalidité…, couverture actuellement prise en charge par les mutuelles ou les assurances privées ;

 l’égalité professionnelle et salariale réelle entre les hommes et les femmes ;

 la mise en place de mesures concrètes contre toutes les formes de discrimination, qui frappent
notamment les femmes, les immigré-e-s, les jeunes (plus particulièrement issus des milieux
défavorisés), les handicapé-e-s, les minorités… ;

 la suppression des conditions de nationalité qui existent dans de nombreux emplois (du privé
comme du public).

Pour SUD Culture Solidaires, assurer l’égalité d’accès de tous et toutes aux mêmes prestations
c’est se battre pour le service public. Par essence au service des usagers, il doit le rester et
contribuer ainsi à la cohésion sociale. Défendre le service public, cela passe pour nous (entre
autres) :


 par une politique de dépenses publiques basée sur leur utilité collective, sociale et économique et
l’extension de l’intervention publique à d’autres domaines pour répondre aux besoins croissants et
diversifiés de la population ;

 par la lutte contre la déréglementation, la libéralisation, la privatisation, le démantèlement des
services publics ;

 par une fiscalité juste visant d’une part à baisser la taxation des revenus du travail et des produits
de première nécessité et, d’autre part, à augmenter de manière significative la taxation des revenus
financiers et des gros patrimoines afin de mieux répartir la richesse produite ;

 par la création d’emplois dans le secteur public et la mise en place de plans de titularisation sans
concours des personnels précaires.

SUD Culture Solidaires défend le pluralisme culturel, la liberté totale pour les artistes, la
défense des professionnels quelle que soit la discipline, l’accès à la culture et aux pratiques
culturelles le plus large, en particulier pour celles et ceux qui vivent dans la précarité et
l’exclusion, en dehors des grands centres urbains, etc.
Nous luttons pour une vraie politique publique culturelle qui (entre autres) :


 soit accessible au plus grand nombre, avec des tarifs de spectacles, d’expositions, de services
culturels, etc., accessibles à tous, la gratuité pour les sans ressources, des tarifs réduits pour les
précaires et les étudiants-e-s ;

 favorise la rencontre des cultures dans le respect de l’autonomie culturelle et de l’identité
collective des populations, oeuvrant pour le lien social et contrant ainsi la volonté de domination, de
contrôle et d’uniformisation au profit des seuls grands groupes marchands des pays industrialisés ;

 bénéficie de réels moyens humains et financiers à tous les niveaux (Union européenne, État,
région, département, commune, inter-communalité), au-delà même du caractère factice d’affichage
du fameux 1 % minimum pour le budget du ministère de la culture, largement insuffisant.
Par ailleurs, nous revendiquons que cette politique culturelle fasse l’objet d’un grand débat national
incluant notamment la question de son financement.

Partisan d’un syndicalisme impliqué dans la vie de la cité, SUD Culture Solidaires a fait de la
lutte contre la précarité, les exclusions, les discriminations… le fondement de son engagement.

Ce combat, nous le menons à travers des interventions propres à notre champ de compétence mais
aussi externes à celui-ci, c’est pourquoi (entre autres) :

 nous sommes engagés auprès de ceux qui luttent contre toutes les formes d’exclusions et plus
particulièrement tous les « sans » : sans-papiers, sans-travail, sans-logement, etc. ;

 nous soutenons, aidons, travaillons et luttons avec les organisations structurées sur ces terrains de
lutte (AC ! – Agir ensemble contre le chômage -, DAL – Droit au logement -, DD! -Droits devant ! -,
Collectifs de sans-papiers, Ras l’front, RESF – Réseau éducation sans frontières…) ;

 nous luttons contre les politiques gouvernementales actuelles en matière d’immigration,
notamment celles menées au nom d’une immigration « choisie » (basée sur des besoins économiques
au mépris des droits humains), et pour la satisfaction des revendications des sans-papiers
(régularisation immédiate de tous par une carte de 10 ans, abrogation des lois anti-immigré-e-s et de
la double peine, fermetures des centres de rétention…) ;

 nous luttons pour la liberté de circulation et d’installation des individus et l’égalité des droits des
populations immigrées (droit de vote en particulier) ;

 nous luttons aussi pour le droit à pouvoir vivre dans son pays d’origine, ce qui suppose l’arrêt des
politiques néo-colonialistes de pillages des ressources naturelles, humaines et culturelles au seul
profit des pays dits « développés » ;

 nous participons à des structures de réflexion et de lutte qui dénoncent sous toutes ses formes la
mondialisation financière du capital et une vision de l’Europe où seule prime la loi du marché et où
les préoccupations humaines, sociales et démocratiques sont oubliées ;

 nous luttons également pour l’annulation de la dette des pays du Tiers-Monde.

Adhérer à SUD Culture Solidaires, c’est militer pour un projet social émancipateur, pour un
syndicalisme qui agit avec les salarié-e-s, et non à leur place, pour un syndicalisme de lutte et
de contre-pouvoirs ancré dans les réalités de la société… pour mieux la transformer. La
présente charte doit obligatoirement être remise à chaque nouvel-le adhérent-e.